C’est avec un quatuor de haut vol que le metteur en scène Ludovic Lagarde dirige la partition fascinante de Pinter, brodée à la jalousie, aux désirs enfouis et aux mensonges. Une pièce comme un coup de cutter. Féroce. Esquisse, puzzle, ellipses : l’intrigue de La Collection emprunte autant au roman noir qu’au vaudeville. James veut savoir la vérité sur ce qui s’est réellement passé entre sa femme Stella et Bill, tous deux créateurs de mode. Tandis que Bill vit chez Harry, dans une villa cossue de Londres, Stella habite avec James, son mari, dans un appartement de Chelsea. Quelle est la vraie nature du lien qui unit Harry et Bill ? Que cherche vraiment James ? La vérité seulement ? Pourquoi ? Et Stella, que veut-elle ? À quoi pense t-elle ?
Le dramaturge anglais nous conduit sur de multiples pistes, créant ainsi une collection d’interprétations, et en bon alchimiste des désirs, un mélange inédit de réalisme et d’abstraction. Il s’attaque à notre perception du réel, entre fantasmes, jalousie, envie, mépris et jeu de pouvoir. Dans un double décor d’une élégance folle, Ludovic Lagarde a réuni un casting époustouflant : Mathieu Amalric troublant, au charisme plus félin que jamais ; Micha Lescot et sa suavité d’anguille ; Laurent Poitrenaux, entre calme inquiétant et saillies démentielles ; et Valérie Dashwood en panthère hitchcockienne à la présence vénéneuse. À leurs côtés, le public s’abandonne avec délice aux troubles de ces âmes torturées.
En + du spectacle
Après la représentation du jeudi 15 octobre, BORD PLATEAU avec les comédiens